Assurance Connectée : un Flop à la Française ?
Assurance connectée, un concept lancé en France courant 2015. 3 ans après son lancement on constate que ce concept n’a pas eu le succès escompté. Nous avons fait le tour de la question pour vous apporter des réponses.
Faisons le point,
Un marché dominé par Michelin
L’entreprise Michelin grâce à son entité DDI (Driving Data to Intelligence) spécialisée dans la modélisation et l’analyse des données de conduite s’est associé avec l’éditeur de progiciels d’assurance Prima Solutions pour lancer le dispositif du « pay how you drive » comprenez « moins vous roulez, moins vous payez ». La solution repose en une cotisation adaptée à vos besoins et la souscription se fait rapidement sur la plateforme dédiée. Sur le papier ça à l’air intéressant mais le marché semble ne pas décoller.
Des retombées jugées légères
Certains acteurs comme Allianz Conduite connectée et YouDrive de Direct Assurance ne dépassent pas les 30 000 clients par an. Un nombre faible quand on estime le parc automobile des véhicules particuliers à plus de 30 millions d’exemplaires. Personne ne semble y trouver son compte.
Pourtant avec les abus existants les assureurs auraient tout à gagner à choisir une assurance pour les « bons risques » comme le souligne Florent Villain, directeur de la MAIF. Malheureusement, les personnes malussés, avec divers accidents ou vols à leur actif aurait un mal fou pour pouvoir s’assurer car les montants seraient astronomiques. C’est pour cette raison que des assureurs comme la MAAF ne souhaitent pas se lancer dans ce concept.
La question de vie privée
Le deuxième problème inhérent au développement de ces assurances connectées c’est de faire accepter aux gens qu’un boitier va être installé dans leur voiture pour collecter leurs données. La pilule ne passe plus une fois qu’il faut payer le boitier. L’entreprise doit s’acquitter de ces frais : 15 à 20 euros pour un boitier + l’achat des données aux opérateurs téléphoniques sans parler des propositions commerciales pour attirer des prospects (promotions, primes, offres…). Le tout sur un segment ou tous les concurrents se tirent déjà dessus.
Une Equation négative sur un segment flou
En résumé les compagnies d’assurance doivent proposer : une offre connectée, à leurs frais pour l’installation du boitier, si possible remisée, le tout en récompensant le client en baissant sa prime. Si vous rajoutez à cela un tiers de confiance pour gérer les données c’est une équation perdante pour les assureurs. C’est la raison pour laquelle personne ne s’est rué sur ce marché.
Il faudra attendre encore quelques années pour voir la démocratisation de l’assurance connectée. En effet, les futures générations de voitures possèderont déjà un boitier enregistreur de données. On imagine donc les gros constructeurs prenant le monopole du marché et les assureurs à devoir acheter les véhicules aux constructeurs. En tout cas nous ne manqueront pas de vous tenir informés de l’avancé de ce projet…
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