Depuis son retour en 2015, Peugeot sur le Dakar 2018. Les passionnés de l’épreuve avaient déjà vibré dans les années 80 pour des lions qui rugissaient alors avec l’accent finlandais de Vatanen et Kankunnen.
Ceux du XXIe siècle ont dévoré la concurrence avec la même férocité puisqu’après une année de mise en action, Stéphane
Peterhansel a mené la 3008 à la victoire en 2016, puis défendu son titre devant ses deux coéquipiers, Sébastien Loeb et Cyril Despres, eux aussi porte étendards de la supériorité de l’écurie française. Un an plus tard, Peugeot a annoncé son retrait de la discipline, mais la volonté de soigner sa sortie est manifeste chez les favoris de la course, qui disposeront d’une version revue et améliorée de leur prototype, baptisée 3008 Maxi.
Tenant du titre et inépuisable compétiteur, « Peter» se présente d’autant plus déterminé à gagner qu’il laisse planer le doute sur une éventu
elle fin de carrière, 30 ans après sa première participation. Le compteur est bien moins fourni du côté de son coéquipier Sébastien Loeb, mais affiche tout de même des temps de passage de champion du Dakar en puissance : 9 spéciales remportées en deux éditions, et surtout
une deuxième place à 5 minutes de son capitaine l’année dernière. Sur un registre de pilotage totalement différent, Cyril Despres a lui aussi montré des facultés d’adaptation hors normes à sa nouvelle discipline, en se hissant à la 3e place en2017 pour sa troisième tentative, après cinq titres conquis à moto. Enfin, le palmarès de Carlos Sainz a perdu un peu de son éclat avec une série de cinq abandons consécutifs, mais son coup de volant a gardé toute son agressivité et pourrait aussi faire recette.
La Dream Team a bel et bien fière allure !
Pour autant, les rivaux n’ont à aucun moment abdiqué devant la démonstration de force des Peugeot. Il serait même
désobligeant d’aborder le cas de Nasser Al Attiyah comme un simple outsider, tant son récital a été éloquent cette saison.
Depuis son abandon sur la 3e étape du Dakar en janvier alors qu’il menait la course, le pilote qatarien a remporté sept des
huit courses auxquelles il a participé, troisième coupe du monde de rallye tout terrain à la clé, avec une victoire
symboliquement importante devant Loeb lors de sa dernière compétition au rallye du Maroc. La confiance d’Al Attiyah tient
autant à sa science de la course qu’aux développements concluants effectués chez Toyota Gazoo Racing sur le Hilux
dont sera également équipé Giniel de Villiers, le vainqueur 2009. Les progrès en termes de performance pourraient être tout
aussi notables du côté de XRaid, qui aligne trois buggys deux roues motrices confiés à Mikko Hirvonen, au nouveau venu
Bryce Menzi es et à Yazeed Al Rajhi. Mais Sven Qandt, le patron du team allemand, a tablé sur son atout le plus fiable, à
savoir le 4×4 Mini, quadruple vainqueur du Dakar entre 2012 et 2015, pour armer sa recrue vedette, Joan « Nani » Roma,
ainsi qu’Orly Terranova. Dans le clan X Raid, les uns et les autres sont en mesure de viser le podium… voire mieux.
Side by Side : un nouvel horizon pour Camelia Liparoti Les buggys légers ont fait leur apparition au compte gouttes il y a plusieurs années sur le Dakar, et roulent maintenant dans une catégorie à part entière depuis l’édition 2017, qui avait vu huit Side by Side au départ. Attractifs pour des motards ayant envie de varier les plaisirs ou pour des pilotes autos à la peine pour réunir un budget conséquent, les SxS représentent une porte d’entrée sur le Dakar que de plus en plus d’amateurs choisissent de pousser. Cette année, 13 équipages se présentent à Lima, avec une bataille pour le titre qui se profile déjà entre les Polaris RZR du team Xtrem+,machines les plus expérimentées sur le Dakar et gagnantes de l’édition 2017 avec le Brésilien Leandro Torres, les CANAM Mavrick X3, nouveaux venus sur l’épreuve, et les Yamaha 1000 YXZ. C’est précisément au volant de cette machine
que Camelia Liparoti, la quaddeuse la plus régulière d’Amérique du Sud avec 9 Dakar consécutifs bouclés, entame sa
reconversion. La franco italienne s’est classée 2e sur 33 SxS lors de son coup d’essai au Merzouga Rally et fera donc
figure de favorite dans cette catégorie où les repères ne sont absolument pas figés. Elle devra par exemple surveiller de
près l’équipage péruvien composé de Juan Carlos Uribe et de Javier Uribe, qui a fait ses preuves au niveau continental en
s’imposant à deux reprises sur la Baja Inka, remportant ainsi le Dakar Challenge qui leur a permis de s’inscrire pour se
confronter à l’élite mondiale.